Manon Morel, la basketteuse est devenue policière, avec Limoges au coeur
Avec grand plaisir nous avons retrouvé Manon Morel cette semaine à Limoges dans cette Salle Mu’ où elle jouait en 2013-2014. Manon est revenue sur le parquet mercredi soir pour un match amical vs notre équipe NF3. L’ex-basketteuse était partie pour entrer en Ecole de Police et elle est désormais en Equipe de France et en préparation des Championnats du Monde 2020. Limoges, terre de basket, c’est Gérard, le DTN, qui le rappelle dans la discussion. Limoges qui accueille une équipe de France féminine. Nos reporters étaient bien sûr présents et ont procédé une interview en règle de la policière – basketteuse Manon Morel !
LABC : Manon, a-t-elle changé cette Salle Mu’ ?
MM : Non, franchement, c’est toujours la même. Ah si … le parquet a été « allongé » jusqu’au fond de la salle mais sinon, c’est la même. J’adore cette Salle !
Qu’as-tu fait après ton année Limoges ABC ?
Je suis entrée en Ecole de Police à Lyon pendant un an et j’ai joué en parallèle en R2 … Ça change bien de la Ligue 2 ! … Et puis, j’ai tout de suite été appelée en Equipe de France Police mais malheureusement, deux mois avant les Championnats d’Europe, je me suis « fait » les ligaments croisés (encore) en match de préparation, comme ce soir d’ailleurs. Et donc stop le basket et ensuite, les cours, l’école, puis sur le terrain direct. Je suis Gardien de la Paix titulaire, fonctionnaire, vrai de vrai … à Bron, dans la banlieue lyonnaise. Je suis dans une brigade, on est 8/9 collègues, ça tourne soit à l’accueil, au poste, on s’occupe des gens, des appels téléphoniques, des gardes à vues, et puis on est dehors en voiture sérigraphiée « Police Nationale », en tenue, avec une arme à la ceinture, on intervient sur des missions, sur des appels téléphoniques, on fait des interpellations, on verbalise des gens, on fait des contrôles routiers, …
Tu continues le basket ou le sport ?
Pas du tout en fait, pas du tout (rires). En fait, depuis la rupture des ligaments croisés, j’ai complétement lâché le basket, même si j’essaie de m’entretenir dans une Salle de sport et, comme cette année le Championnat d’Europe approche, j’ai pris une licence de … badminton. Je ne voulais pas faire un sport collectif car, avec mes horaires de travail, un sport co’ ce n’est pas compatible du tout tandis qu’en sport individuel, si je rate un entraînement c’est moi que ça gène et ce n’est personne d’autre ! En fait, je n’avais pas fait de basket depuis décembre de l’année dernière, ça fait six mois, dix mois (rires) ! Avec maintenant quelques courbatures …
Les contacts avec d’anciennes joueuses du Limoges ABC
J’en ai gardé très peu, franchement très peu. Grâce aux réseaux sociaux on arrive à se suivre, Mélanie, Cyrielle que j’avais revues à Limoges lorsque j’étais revenue. Ce soir je revois Célia avec qui j’ai des contacts réguliers. Mais le basket c’est une page qui s’est tournée pour moi franchement.
Les objectifs avec l’Equipe de France Police
Ces jours-ci c’était un stage de préparation pour les Championnats d’Europe qui seront fin juillet 2020 en Angleterre. Les championnats d’Europe c’est tous les quatre ans et, il y a quatre ans c’était en France et l’équipe de France est championne d’Europe en titre. Donc le but c’est de conserver le titre. On aura un stage en décembre, février, avril, juin. Et, avant le Championnat d’Europe, on se retrouvera trois/quatre jours à Paris et on partira ensuite en Angleterre.
Les souvenirs du Limoges ABC
La salle ah oui je l’adore cette salle. Mes souvenirs de Limoges c’est l’ambiance des samedis soir sur le parquet, les tribunes pleines, les gens qui crient derrière nous. Même nous, on était une équipe de “tarées”, c’est ça qui est resté. Et c’est ça qui m’a marqué, que de bons souvenirs, carrément. Je suis trop contente de revenir !
Le groupe 2013-2014. Manon Sinico, Cyrielle Recoura, Tiphaine Mélois, Mélanie Devaux, Brookling Pope, Eva Marsac, Clarisse Berranger, Célia Degrelle, Marie-Lys Cuisset, Marie Garuet, Camille Vidaud, Shirley Didjangu.
Le policier Manon a aussi réagi ce jeudi soir à propos des assassinats à Paris … « Quand un policier meure c’est comme si on perdait un frère, on est triste, on a l’impression de perdre quelqu’un de la famille, un coéquipier au basket. A chaque fois on se sent hyper concernés, on se dit que ça se pourrait être nous. »